Il fut l’instigateur du premier congrès de Fougoumba dont le succès fut retentissant. Il est descendant de Kikala qui,
venu du Macina, arriva vers 1650 avec son frère Fooduye, à Fougoumba, dans le Fouta-Djallon. Après quelque
temps de passé en ce lieu, Kikala dit un jour, à son frère : « Laisse-moi continuer la recherche de ma résidence.
Toi, tu peux rester ici et t’y installer. »
Kikala se dirigea vers le sud-est et s’arrêta, quelques jours après, au pied du mont Hélaya où son attention fut
retenue par la beauté du paysage. Il choisit ce point comme résidence. Ce fut Timbo. Un peu après, une autre
famille rentrait dans le Fouta : c’était les Kaliyabhe qui s’installèrent en premier lieu à Kétigui près de Fougoumba.
Plus tard, des membres de ce clan, attirés par Kikala à Timbo, vinrent aussitôt s’installer auprès de lui.
Avec la fondation du royaume du Fouta-Djallon par Ibrahima Sambégou, les Kaliyaabhe occupèrent des places
prépondérantes dans la cour. Comme conseillers et orateurs, ils eurent des prérogatives politiques et judiciaires
très étendues. La descendance de Kikala se développa rapidement et à sa mort, il laissa deux enfants : Maliki Si et
Nouhou Si. Le premier fut le père de Ibrabima Sory et le second, le père de Ibrabima Sambégou. Ces deux
hommes restèrent célèbres dans l’histoire du Fouta-Djallon. Ibrahima Sory habita le Gaɗa-Mâyo, c’est-à-dire la rive
droite du fleuve Bafing. Sa résidence principale fut Sokotoro situé à 800 mètres de ce fleuve.
Sa descendance occupa tout le territoire de l’Est et s’étendit même jusqu’à la Bouka affluent du Tinkisso.
Le paysage de Gadha-Mâyo est très fertile et les abords des marigots constitués par des plaines vastes, propices
à l’élevage et à l’agriculture. Ibrahima Sambégou demeura à Timbo et ses descendants habitèrent à cheval sur le
Haut-Bafing. Le terrain y est moins fertile et la culture moins propice.
Dès le début de son épanouissement, Ibrahima Sambégou choisit son cousin Ibrahima Sory comme compagnon de
combat et comme général de son armée. Ibrahima Sory se montra digne de ce choix et remplit consciencieusement
la fonction qui lui fut confiée. Ibrahima Sambégou fut érudit. La révélation que le Prophète lui fit, dans ses débuts,
suffit pour indiquer le haut degré de sa valeur spirituelle. La grande réputation de sainteté et l’estime générale dont il
jouissait firent de lui et de ses descendants, les conducteurs du peuple foula.
source – Histoire du Fouta-Djallon – Des origines au XXe siècle