POUTO CE BONNET QUI RESSEMBLE ET RASSEMBLE LES PEULHS ET QUI REPRESENTE TOUT LE FOUTA DJALLON

D’abord, il est important de lever l’équivoque sur ce bonnet qui porte le Fouta. Beaucoup le portent, mais ne connaissent pas sa valeur. Beaucoup le portent, mais ne connaissent pas sa valeur.

Si vous le prenez vous remarquerez la représentation des neufs (9) Diwés (provinces) du Fouta. Chaque province est représentée à travers un dessin sur le bonnet. Cette représentativité prône le Pottal (union) entre les dignes fils du Fouta.

Porter le Poutto ne donne pas une identification religieuse ou politique plutôt culturelle avec une authenticité propre à une communauté.

Le porter se précède par une initiation. Une fois posé sur la tête de quelqu’un, son positionnement doit ressortir les neufs (9) provinces qui composent le Fouta sans discrimination. Et c’est ne pas ça seulement, il faut les ordonner de telle sorte que la ligne de commandement des chefferie d’alors soit respectée. Le poutto résume le Peulhs et son Fouta en général.

HISTOIRE DE POUTO

Le Poutorou ‘’ un bonnet peuhl qui défie le temps

Alors que le ‘’Pouto’’ bonnet traditionnel peuhl est né dans un petit village de Dabola au centre de la Guinée et qui correspondait à l’époque de la théocratie à Fodé Hadj province peuplée de tous les étrangers venus d’ailleurs pour faire fortune ,province alors confiée au grand Ibrahima Sory Barry connu sous le nom de ‘’Sory Mawdho’’ cousin du premier Almamy* Ibrahima Sambegou (*Almamy :NDLR : titre du chef politique d’alors et de celui qui dirige la prière encore aujourd’hui tiré de l’arabe al imam) et futur régent du grand Fouta Djallon.

Dans l’Anthropologie peuhle,’’Pouto’’ signifie jaunâtre et le bonnet avait été inventé pour marquer la distinction des personnalités par rapport au commun des êtres vivant alors dans les sociétés peuhles .Les motifs de décoration correspondaient aux armoiries des 9 provinces qui constituaient le Foutah au départ et permettaient d’identifier le porteur et sa classe dans la hiérarchie sociale d’alors.

Son port aujourd’hui très démocratique a souvent tendance à éclipser le fait que dans les premières heures du Foutah seulement trois types de personnes pouvaient aspirer à le porter.

Les chefs : dans la pyramide sociale ils occupaient le haut de l’échelle avec tous les égards qui allaient avec très souvent leur bonnet étaient les plus majestueux et la façon dont il le portait présentait une certaine excentricité et une extravagance propre aux princes et autres personnes moulées dans les cours .(princes, rois, notables influents, grand chambellans )

Les érudits ou doctes :

Pétris de connaissances dans la science islamique, ils occupaient une place de choix dans la pyramide sociale et dans le cœur des gens et leur avis comptait sur tout ce qui concernait la vie de la communauté .Leur façon de porter la coiffe était plus humble et ils ne se permettaient aucun excès et le portait avec responsabilité. Généralement le type de bonnets qu’ils arboraient étaient les plus petits en dimension comparé à ceux des deux autres catégories.

Les riches :

Sont ceux là qui se distinguaient par leur avoir matériel et qui avaient acquis une certaine reconnaissance grâce à ces derniers et ils se faisaient remarquer par leur mise à chaque rencontre là aussi la taille du bonnet était presqu’une obsession .

Aussi il existait un dernier type de Pouto ,le plus petit en taille et qui s’apparentait à une calotte juive qu’on appelait en pular ‘’fedjoumineleruu’’ littéralement traduit signifie ‘’passe par là que je te fasse faire une commission’’ qui appartenait à monsieur tout le monde et n’était en rien comparable à celui des classes de prestige citées plus haut ; les titulaires de ce dernier bonnet devaient se décoiffer en présence d’un membre des trois premières classes dans la plupart des cas pour marquer leur déférence ou leur soumission . De ce bonnet on peut retenir que les motifs de décoration différaient selon les classes concernées.

Aujourd’hui le bonnet a pris d’autres sens notamment politiques car c’est l’un des symboles du principal parti d’opposition de la Guinée qui l’a promu à sa façon car pour la plupart de ses sorties Cellou Dalein Diallo arbore un du genre, sans doute pour rappeler son appartenance à cette culture et à cette ère géo historique .

En guise de conclusion ,on peut dire aujourd’hui sans aucun risque de passer à côté que le ‘’poutorou’’ est l’élément culturel qui identifie le mieux le peuhl du Foutah Djallon de nos jours car où qu’il soit, le peuhl de Guinée s’il en voit un ça lui arrache une certaine émotion et une certaine fierté.

 

 

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